Libellés

samedi 31 octobre 2015

**** HOMMAGE A PIERRE ET ANDRE






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En hommage à Pierre, à André, un livre d'anecdotes, de faits divers, de confidences, extraits de ces  950 correspondances 
paraîtra début 2016, illustré des documents, photos, dessins retrouvés avec les lettres.



N'hésitez pas à me contacter 
 pour recevoir le flyer et la brochure de
présentation de cet ouvrage, publié en auto-édition.

anick.etienne@gmail.com



Annick






jeudi 2 avril 2015

La vie d'André : avril 1915


"...Déjà de nouvelles recrues arrivaient à Sens, pour rejoindre leurs régiments : c'étaient ceux de la classe 16. Et nous n'étions qu'au mois d'avril ! Pour certains, la foire, exceptionnellement maintenue, leur donna une dernière occasion de s'amuser ..." (extrait de A chacun sa guerre : G. Daguin-CEREP-SAS).



Extrait du recueil de recensement de la classe 16
Archives de l'Yonne


Extrait du registre des Matricules
Archives de l'Yonne

André porte le matricule 472- Il part le 12 avril 1915- Il est affecté au 156ème régiment d'infanterie basé à Torvilliers -Aube-


Extrait du calendrier rédigé par le père d'André
comportant les "dates importantes" de la vie
de son fils militaire



C'est le début d'une correspondance quasi journalière avec ses parents.


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A partir du 12 avril 2015, les correspondances seront mises en ligne, pour les plus marquantes, le jour du centenaire de leur rédaction.


Les autres le seront dans le mois de leurs centenaires, mais toutes ne pourront  l'être compte tenu de la quantité.

La publication ne pourra être  régulière : elle sera en fonction des événements de la vie d'André...


dimanche 1 mars 2015

La vie d'André : mars 1915

Dernier mois de vie civile...


André et ses copains avaient été photographiés fin 1914.(publication blog d'octobre)

 Extraits de cette photo, les visages des futurs poilus du mois d'avril 1915 :
                                                                                       




              Son Ami : André Géhaut


               Matricule : 462






                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         
               Son meilleur Ami : Henri Peraudeau


                 Matricule : 486


                   Son Ami : Jean Bick


                    Matricule : 441




                               Son Ami : René Grouillet


                               Matricule : 467










Comme pour celui de Pierre, ces prénoms et noms nous deviendront familiers avec ceux de

Baquias André : matricule 435

Cas Raymond : matricule 360 (classe 17)

Ledoyen Pierre : matricule 630

Extraits du Registre Alphabétique
des Archives Numérisées
de l'Yonne
André : début 1915
Pierre : début 1915


Les deux frères : Pierre, première  photo de soldat,  André, dernière photo de civil.



Pierre vit difficilement sa vie de Poilu. 

Physiquement, il n'est pas résistant :

"...dans la nuit j'ai été pris d'une très forte fièvre qui ne m'a laissé un peu de répit qu'au matin. Le lendemain, tout le monde avait repos : je suis resté au lit toute la journée...Jeudi, il fallait recommencer à trimer. Comme je ne me sentais pas encore d'attaque, j'ai été à la visite...le major m'a envoyé en observation à l'infirmerie : je suis donc entré à mon nouveau domicile jeudi vers midi..." (extrait de la lettre de Pierre du 28 février 1915)

Il supporte très mal l'injustice et la dureté de l'encadrement :

"...le sous lieutenant ne vaut pas cher, il flanque des consignes à tort et à travers. Ces gens la ne sont pas intéressants, ils dégoûtent du métier, les boches peuvent en descendre sur le front, ils ne font peut être pas tant les malins. Ce n'est pas moi qui irait risquer ma peau pour eux  ..." (extrait de la  lettre de Pierre du 17 février 1915).

"...je crains qu'avec les brutes qui nous ménent, il me soit difficile de te voir..." (extrait de la lettre de Pierre  du  22 février 1915).

Des conseils sont alors donnés régulièrement à André pour sa future vie :

"...quand André partira, il aura grand intérêt à avoir une boite à paquetage, cela s'ouvre comme un tiroir et ferme avec un cadenas..." (extrait de la lettre de Pierre du 17 février 1915)

"...Il n'est pas nécessaire d'avoir autant de linge que j'en ai emporté. Il y a intérêt à ne pas s'encombrer. Le bracelet porte montre est très pratique, une chaîne est indispensable après le porte-monnaie, j'en ai fait mettre une, mes bretelles vont bien : couteau, brosse à dents, savon, ciseaux à ongles sont indispensables, tous les objets de toilette..." (extrait de la lettre de Pierre du 3 mars 1915).

"...2 gilets - suffisant, 2 chemises suffisent, 1 ceinture flanelle, 3 paires de chaussettes - suffisant, 6 mouchoirs - grandement, 2 serviettes -suffit, bretelles, peigne, glace, ciseaux à ongles, couteau, épingles de sûreté, objets de toilette ..." (extrait de la lettre de Pierre du 6 mars 1915)

..."Je t'ai renvoyé aussi ma boite à paquetage qui pourra servir à André..." (extrait de la lettre de Pierre du 21 mars 1915)



Avril 1915 débute avec

35 semaines de guerre pour les belligérants
13 semaines de vie de Poilu pour Pierre
2 dernières semaines de vie civile avant le "départ" pour André


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(prochain article :  1er avril 2015)




samedi 7 février 2015

La vie d'André : février 1915

Le Chalet à Sens

Le contre espionnage Allemand est très actif en ce début d'année 1915.

 Sens "demeurait par l'importance de sa position géographique un point stratégique" (source : à chacun sa guerre -G.Daguin/SAS/CEREP)-
Le maire craint des bombardements. c'est pourquoi, le 10  février, il fait publier le communiqué suivant : ..." d'après les renseignements parvenus à l'autorité militaire, il serait possible que la ville serve de but à une expédition d'aéronefs ennemis...en conséquence, les habitants sont priés :  dès la nuit, d’éclairer le moins possible leurs maisons, de boucher les devantures des magasins, de clore les volets, de fermer les compteurs à gaz, de se réfugier dans les caves en cas d'alerte, afin d'éviter tout accident en cas de passage de zeppelins ..." (source : à chacun sa guerre-G. Daguin/SAS/CEREP

L'insouciance n'existe plus. La lecture des lettres reçues plonge André dans un probable futur proche : les atrocités de la guerre.

Correspondance reçue de son  Collègue du Cabinet d'Architecture

Écrite au crayon de papier, la lecture de cette lettre  est un peu difficile : la voici retranscrite ci-dessous :



La "fièvre" de l'espionnage est sur tous les fronts : les consignes sont partout :



Extrait de la lettre de Pierre en date du 17 février 1915

..."je ne pourrai envoyer la carte à Melle Hure que demain car on vend ces cartes au musée. Il n'y a pas qu'à Sens qu'on a prescrit de prendre des précautions contre les taubes et les zeppelins : ici aussi d'après ce que m'a dit la blanchisseuse, un journal en a parlé il y quelques temps. Avant de le savoir, j'avais été étonné en rentrant à 8 heures ces jours ci de voir les magasins à demi fermés et presque pas de lumière..."


A Sens "...L'afflux des blessés continuait. Les services de secours étaient débordés et les hôpitaux manquaient de place..." (Extrait : A chacun sa guerre !: G.Daguin/Cerep/SAS).

Mais comment pouvait il en être autrement ? Interdiction de reculer devant l'ennemi : c'est l'offensive à outrances...

Bientôt le quotidien pour André...

Il confie plus que jamais, ses "sombres pensées", sa mélancolie, à son amie l'Ecriture.


Extraits recto-verso de son carnet intime
C'est alors un perpétuel combat intérieur entre Devoir-Patrie et Romantisme-Fragilité.

Extrait du "journal" d'André





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Esquisse à l'encre réalisée par André
(non datée)


(Prochain article : début mars 2015)





jeudi 1 janvier 2015

La vie d'André : janvier 1915

Maisons de la rue Allix

"...Sens : janvier 1915 : Il était de coutume que le premier jour de l'année fut marqué par la présence des diverses sociétés musicales, qui, au son des tambours, des clairons et des trompettes, offraient, au seuil de leur maison, une aubade aux personnalités locales.Cette année la, le cœur n'y était pas...Un silence désespéré couvrait la ville. Chacun avait déjà un membre de sa famille sur le front de l'Est, et on commençait à douter de la brièveté des combats..."
(extrait de "A chacun sa Guerre : G. Daguin- sources SAS/CEREP)

35, rue Allix


Au 35 rue Allix, comme dans tous les foyers de la rue et de la ville,  l'atmosphère est morose, d'autant qu'André reçoit sa convocation du Conseil de Révision.




Chaque jour on attend avec impatience le courrier qui apporte des nouvelles de Pierre. 





 "Ammonite - Phynchonella ..." .Des fossiles : la passion de Pierre, peut être sa raison de vivre... : une passion qui ne le quitte jamais, même dans les pires moment de sa vie de poilu, mais Son Histoire est une Autre Histoire...


Lettres de Pierre, lecture de la presse ou courriers personnels : un seul sujet : la Guerre




Aussi, pour André le "décalage" entre la réalité et ses aspirations romantiques est- il éprouvant,


Extrait du Journal intime d'André du 12 janvier 1915

même si  on essaie encore de s'accorder quelques moments de douceur...

Carte de son Ami André Géhaut-janvier 1915


Les images de la sérénité vont pourtant s'estomper rapidement : les ballades sur les bords de l'Yonne, le dessin, l'insouciance, feront bientôt partie des souvenirs douloureux pour André.







Aquarelle de 1914


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(prochain article : début février 2015)

Les derniers moments de "liberté"